A la croisée de nos rêves: La pièce de théâtre à Ouagadougou
Une certaine génération recherche obstinément un horizon incertain pour promener son regard perdu.
Au nombre des rares possibilités que leur offre la société dont ils ont la malchance d’être les transfuges, il y a la mer ou plutôt ses côtes ; et il y a le camp de cantonnement des jeunes drogués qui ne désemplit pas, bien au contraire !
Mais il y a aussi les cartes dites magiques du vieux PAUPO ; des cartes elles-mêmes inaptes à refléter l’avenir qui se mêle tel un kaléidoscope aux pourpres couleurs du passé désespéré d’un homme qui ressasse ses rêves inféconds.
Lorsque ces jeunes croisent leurs regards, ils exhument des existences rétives qui leur ressemblent à s’y méprendre.
Après le lancement du projet, suite à des échanges et rencontres avec M. Clemence Bechtel et Mme Noemi Steuer, nous avons passé plusieurs mois sur l’étape de recherche en nous basant sur les entretiens produites par l’Université de Bâle et d’autres que nous avons a mené ici à Ouagadougou. L’équipe est donc arrivée à la phase de répétitions avec une structure dramaturgique et scénographique très claire.
L’équipe s’est donné plusieurs défis à relever : travail sur la perception théâtrale, travail sur l’identification multiple, intimité et distanciation théâtrale, appropriation locale du thème et de la forme. La scénographie est complètement délocalisée, au point que les comédiens se trouvent à jouer parallèlement des textes différents pour des portions de public différents, jusqu’à se retrouver ensemble pour le dénouement et la catharsis finaux.
Le 10 août 2015 les répétitions ont démarrées avec un travail sur la construction des personnages, improvisations et écriture du texte. En début septembre le texte a été finalisé et les scénographes ont monté la scène. Le texte a été particulièrement complexe à écrire parce que, selon le concept du spectacle, différentes portions de public suivent différents textes, mais ils doivent être à mesure de suivre et comprendre la scène commune.
Le 14 septembre la scène à été montée à l’Espace Culturel Gambidi (lieu de représentation), la première étant prévue pour le 23 septembre. Le 16 septembre les répétitions ont été arrêtées par la nouvelle du coup d’état perpétré au Burkina Faso. Le projet a, donc, été suspendu pendant deux semaine. Grace à la bonne volonté de toute l’équipe, et malgré le couvre feu encore en vigueur, les répétitions ont repris le 5 octobre. Une avant première a été offerte aux journalistes locaux le 7 octobre qui ont apprécié très positivement.
La première, prévue le 9 octobre, a été annulée à cause d’un Deuil National de 72h pour les victimes du putsch. Le spectacle à, donc, vu sa première le 14 octobre, avec une réplique le 15 ; l’appréciation du public a été générale et enthousiaste. Les répliques du 16, 17 et 18 octobres ont aussi été annulées à cause du Deuil National. D’autres diffusions sont prévues à dans le mois de décembre.